nitromthemetronome + PATTERNLIMITZEROパターン制限ゼロ


PROCESS US - partie 01 - Retour à l'accueil

Temps de lecture 6-8 minutes

Cet article fait suite à DEATH.IGNITION - la question qui tue.

Il y a deux façons de concevoir la production artistique.

La version classique, celle qui glorifie le mythe de l'artiste pourvu.e de dons et de talents innés. Le/la créateur.ice ex nihilo. C'est l'artiste-génie adoré.e par le plus grand nombre. C'est l'artiste-récit que l'on trouve dans toutes les biographies officielles plus ou moins adaptée d'une plus ou moins vraie vie. C'est l'artiste vendu.e par l'industrie des biens culturels. Cellui qui fait rêver les "wanna be" et les ignorants, donnant de l'art l'idée qu'il s'agit d'une forme supérieure de création humaine hors d'atteinte des gens du commun.

L'artiste, à l'instar du sportif, est alors considéré comme un emblême de la méritocratie.

Et puis il y a la production de l'artiste-Humain.e.

Cette production-là est faite par un.e imitateur.ice qui comme tous les Humains et humaines apprend par capillarité, au travers d'un système nerveux singulier résultant de la génétique et de l'histoire personnelle. Il/elle crée ex materia. Le résultat est un travail qui prend la forme d'une oeuvre-variation.

Contrairement aux machines, les Humains ne sont pas capables de copies parfaites. Il y a toujours une variation, même infime. Cette variation est comme une empreinte digitale et confère à tout travail humain un statut original.

Cet.te artiste ne sort pas d'une lampe tel un Aladdin doué de facultés rares, débarquant dans la notoriété publique en ne devant rien à qui ou à quoi que ce soit. Au contraire il/elle est juste Humain.e. Un.e parmi d'autres, qui s'exprime au travers d'une forme de travail qu'on appelle art. Une forme de travail très répandue dans la population générale.

Très tôt les puissante de ce monde cherchant le moyen d'assurer leur position de domination sur la multitude ont vu dans certaines formes d'arts un moyen d'arriver à leurs fins tout en effaçant le crime originel les ayant mis dans cette position.

C'est ce qui explique que certaines formes d'arts soient encore aujourd'hui associées aux classes sociales "supérieures" au travers de l'académisme.

Je suis moi-même un artiste qui crée ex materia. Je considère qu'il y a une Histoire avant moi, de nombreuses générations qui ont elles-mêmes produites un nombre incalculables d'oeuvres d'arts, et que je ne peux pas ne pas en être dépositaire, consciemment ou non.

Je suis même pire que ça, je suis un art-nachiste et je revendique le fait de copier, détourner, et "pirater" des oeuvres de l'esprit sans me soucier le moins du monde des ayant-droits. Je suis contre la rente permise par le détournement de l'esprit initial du droit d'auteur via les droits patrimoniaux.

Pour moi, le droit d'auteur.ice se résume à son essence, le droit moral, la ma.pa.ternité, qui a été instauré.e initialement pour empêcher les éditeurs de s'accaparer les oeuvres des artistes pour leur seul profit. Le droit moral des auteurs n'a jamais servi à obliger le public à payer pour jouir des oeuvres comme c'est le cas aujourd'hui. Au contraire sans le partage des oeuvres et leur circulation sans restriction, pas de public. Ou alors il faut faire énormément de publicité, créer des stars et de la rareté artificielle. Toutes choses qui par ailleurs sont coûteuses et accessibles uniquement à l'industrie des biens culturels.

Cette vision de l'art provoque une distortion de la réalité sur ce qu'est fondamentalement l'art, une production normale, banalement humaine, comme une autre.

Parce que je respecte le droit moral de l'auteur.ice, il ne me viendrait jamais à l'idée de prendre le travail d'un.e autre et de l'accaparer.

Je cite toujours mes sources et mets, quand c'est possible, un hyperliens vers ces dernières.

L'art est fait pour être partagé, pour essaimer, pour transformer les esprits. Librement. Je ne tire aucun profit matériel de mon travail à partir des oeuvres des autres, je ne vois donc pas pourquoi je devrais payer une rente à qui que ce soit.

Je respecte une règle simple, valable également pour mes propres productions; quand une oeuvre est rendue publique, son destins n'appartient plus à l'auteur.ice. Il faut accepter que les oeuvres s'émancipent de leurs auteur.ices et vivent leurs propres aventures au travers de celles et ceux qui les reçoivent.

Ce qu'on appelle ayant-droits aujourd'hui est le plus souvent une entreprise qui gère un catalogue et chasse littéralement les consommateurs d'arts qui ne sont vus que comme des vaches-à-lait qui doivent payer pour jouir de la culture. Culture faite par tous et toutes pour toutes et tous. Culture privatisée par une poignée de majors qui ne produisent rien à part des dividendes pour leurs actionnaires et dont le principal travail est de rééditer encore et encore des artistes morts depuis longtemps et largement rentabilisés pour capter des rentes.

Quant à la SACEM, la société des auteurs compositeurs de musiques chargée de collecter les droits patrimoniaux de ses sociétaires, ce n'est qu'une entreprise déguisée en association dont le discours n'a rien à voir avec les actes. C'est une structure qui parasite le travail de ceux et celles qui créent et qui engraisse une poignée d'artistes au détriment de la trés grande majorité qui elle vit au RSA et ne touche aucun droits d'auteurs.

La SACEM fait partie du problème.

Les majors font par ailleurs de l'optimisation/évasion fiscale, sous-payent les artistes et font du lobbying auprès des élus nationaux et européens pour écrire et faire voter des lois sur mesure qui consolident leur business model.

Par exemple, en taxant tous les supports physiques neufs et d'occasion au nom du soi-disant manque-à-gagner qu'occasionne la copie privée et qui permet à des administrations fantoches comme la HADOPI d'espionner les activités des internautes en ligne.

Cette taxe sur les supports numériques est toujours actives alors que plus personne ne copie plus rien sur supports physiques de nos jours. Tout le monde passe sa vie sur les sites de streaming.

J'ai même vu des DJs mixer des sets complets depuis Spotify (?)

nitromtremetronome-was-on, ce site web, est ma Zone Autonome Temporaire où je viens faire un point. Une étape avant les métamorphoses, un bureau des hypothèses et un bloc note. Avant que la décréation passe dans le coin. Avant que la recréation pointe le bout de son nez.

Je considère cette étape écrite de mon travail créatif comme partie intégrante de l'oeuvre intermédiaire, celle qui à un moment du spectre temporel prendra une forme d'Hyppermix.

Texte diffusé sous Licence Art Libre


KKんツ 2025 - The Most Beautiful Ugly Sound In The World